Pavel Durov s’est exprimé pour la première fois depuis sa remise en liberté, une semaine après ses quatre jours de garde à vue à Paris. Les autorités reprochent à son réseau social, Telegram, de permettre l’organisation de réseaux criminels en ne modérant pas suffisamment les contenus. Dans son communiqué, le dirigeant conteste principalement sa garde à vue ajoutant qu’« aucun innovateur ne construira de nouveaux outils s’il sait qu’il peut être tenu personnellement responsable des abus potentiels de ces outils ».
Toutefois, en restant « ouvert aux dialogues », Pavel Durov reconnaît les « problèmes de croissance » de sa plateforme aux 950 millions de comptes : « Nous supprimons chaque jour des millions de messages et de canaux nuisibles […] Cependant, certains s’élèvent pour dire que ce n’est pas suffisant. L’augmentation soudaine du nombre d’utilisateurs de Telegram a permis aux criminels d’abuser plus facilement de notre plateforme. C’est pourquoi je me suis fixé comme objectif personnel de veiller à ce que nous améliorions considérablement les choses à cet égard. Nous avons déjà entamé ce processus en interne, et je partagerai très bientôt avec vous plus de détails sur nos progrès. »
Les conversations privées bientôt modérées ?
Un discours qui semble d’ores et déjà porter ses fruits. Selon The Verge, certains changements sont déjà visibles dans les éléments de discours de la FAQ (foire aux questions) de la plateforme. Par exemple, à la question « Il y a du contenu illégal sur Telegram. Comment puis-je le retirer ? » la plateforme répondait : « Tous les chats de Telegram et les chats de groupe sont privés entre leurs participants. Nous ne traitons aucune demande à ce sujet. » Aucune modération des conversations privées donc.
Cette réponse a, depuis, été modifiée en « Toutes les applications Telegram disposent de boutons “Signaler” qui vous permettent de signaler des contenus illégaux à nos modérateurs en quelques clics seulement ». Des instructions sur la manière de signaler des messages ont aussi été ajoutées.
Il n’y a pas qu’en France que Telegram pose problème. La Corée du Sud a ouvert lundi une enquête contre le réseau social pour avoir permis la diffusion de deep fake pornographiques. Deux jours plus tard, la plateforme annonçait le retrait d’un grand nombre de contenus pornographiques.